Xtrem Desert Race Tunisie 2012 : nos aventures
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Xtrem Desert Race Tunisie 2012 : nos aventures
Salut tout le monde,
Vous trouverez ci-dessus le résumé de nos aventures vécues sur l'Xtrem Desert Race 2012. Bonne lecture...
"Ce qui suit est le récit des aventures vécues par Stéphane Loyer et Gilles Toche sur ce raid de navigation organisé par Oraventure.
Ca y est, nous sommes le 26 octobre 2012, il est 7h25, je prends le train à Calais pour aller rejoindre Gilles à Istres, cela fait plusieurs mois que nous préparons ce projet : notre participation à l’Xtrem Desert Race Tunisie. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas mis les pieds dans un train, eh bien le constat est que je ne suis pas trop fait pour cela !!! Après quelques heures de trajet, j’arrive enfin à la gare d’Aix en Provence ou m’attend Gilles, quelle n’est pas ma surprise en découvrant la météo au moment de ma descente du TGV, il y a une pluie battante depuis quelques heures sur la région, une vraie tempête : moi qui pensais que dans le sud il y avait toujours du soleil !!! Notre trajet jusqu’Istres sera mémorable : torrents de boue sur la route, voitures coincées à cause de la hauteur d’eau sur la chaussée, etc... Une fois sur place, nous profitons de l’après-midi pour finir de charger le Toy des pièces mécaniques de remplacement, de ranger nos malles respectives avec nos effets personnels et nous terminons ensemble le stickage du 4x4 aux couleurs de nos partenaires. Le programme de la soirée : Gilles et Christine, son épouse, avaient invité les potes qui avaient aidé à la révision du Toy ces dernières semaines : ambiance très sympathique pour terminer cette longue journée.
Samedi 27 octobre, nous avons rendez-vous avec Jean-Pierre Balateau, l’organisateur de l’Xtrem Desert Race, au port à 8h30 afin de faire connaissance avant les formalités douanières et l’embarquement. Premiers tours de roues dans le Toy ensemble pour rejoindre Marseille, l’occasion de discuter de toutes ces heures de préparation pour en arriver là !!! Arrivés au port, notre première surprise fut de voir qu’il n’y avait que 3 véhicules participants partant de France, l’organisateur nous annonçant que des désistements de dernière minute ont eu lieu mais que des concurrents tunisiens nous attendent sur place. Avec Gilles, nous nous disons que cela ne change en rien ce que nous sommes venus chercher pendant cette semaine en Tunisie. L’embarquement prendra du retard, il parait que c’est habituel, et notre « vieux » bateau de la SNCM partira vers 13h30. Le début de la traversée sera l’occasion de rencontrer les autres participants français, des gars très sympas de la région lyonnaise roulant en Def 90 et en Jeep Wrangler puis d’écouter les recommandations et consignes de Jean-Pierre, l’organisateur. Il nous donnera aussi les way-points pour le premier jour de course à cette occasion.
Dimanche 28 octobre, après une traversée très chaotique et très longue car nous arriverons avec 3 ou 4 heures de retard à Tunis, nous débarquons enfin. Mais le plus difficile n’est pas encore derrière nous, il faut s’armer d’une très grande patience pour passer les contrôles douaniers tunisiens. Pour nous, cela ira assez vite grâce à un local qui nous guidera tout au long de ce périple, bien sûr, en nous demandant des « cadeaux » à la fin. Bref 45 minutes après nous sommes à la sortie du port, maintenant il faut attendre les autres car nous avions décidé de faire la liaison routière de 350 km ensemble. Nous avons attendu 2 heures en vain avant de prendre la route vers Gafsa, qui se fera sous une pluie torrentielle et une partie de nuit. Après une pause repas au bord de la route chez un petit restaurateur local, nous arrivons vers 21 heures à l’hôtel Jugurtha, nous prendrons un verre tous ensemble avant d’aller nous coucher pour être en forme pour la première journée de désert qui nous attend.
Lundi 29 octobre, ca y est, la course commence. Tout d’abord nous avons une liaison d’environ 160 km pour rejoindre le lieu de départ officiel. Nous traverserons à cette occasion le Chott El Jerid pour arriver vers 12h30 à Douz ou nous attendons les autres équipages. Et ce fut notre seconde surprise lorsque Jean-Pierre nous annonça qu’il n’y aura pas d’équipage tunisien et que nous serons finalement que 3 véhicules pour cette semaine de course : le podium sera d’autant plus facile à viser !!! Toujours avec la même envie et le même objectif, Gilles et moi prenons donc le départ de cette première étape à 14h30, elle doit nous conduire dans un ancien fort français après une petite boucle dans le désert en respectant le règlement de l’épreuve : passer par le maximum de way-points (WP) obligatoires donnés par l’organisation tout en faisant le minimum de kilomètres. Nous quittons donc la piste dès le départ pour passer à travers de petites dunes agrémentées d’une légère végétation basse. Je suis à une dizaine de mètres près la trace idéale donnée par notre GPS afin de rejoindre le premier WP obligatoire, les premiers kilomètres se passent sans encombre. Puis vint notre premier ensablement après une vingtaine de kilomètres, Gilles actionne les blocages de pont mais le compresseur qui doit les actionner ne se met pas en route et nous nous enfonçons encore un peu plus, « stop », Gilles ouvre le capot et je constate que le fusible de celui-ci à grillé. Après son remplacement, nous effectuons d’autres tentatives mais en vain nous sommes bien ensablés, ce n’est pas grave, cela sera notre première séance de pelletage et de mise en place des plaques de franchissement. 10 minutes plus tard, nous sommes sortis de ce piège et pouvons reprendre tranquillement notre progression à travers des dunes de plus en plus hautes et avec du sable de moins en moins porteur. Une dizaine de kilomètres plus loin, nous « tombons » dans un léger trou de sable blanc qui n’est pas du tout porteur, Gilles actionne les blocs (qui fonctionnent bien maintenant) et fait quelques aller-retour en avant et arrière pour essayer de sortir le Toy de là sans sortir les plaques. Puis d’un seul coup un claquement aussi court que sec se fait entendre dans le pont avant, Gilles et moi nous nous regardons et pensons à la casse d’un demi-arbre de transmission. De suite, Gilles m’annonce qu’il en a pas de secours dans le Toy, par contre, il a un joint homocinétique, « dommage » je lui répondis. Nous décidons donc d’ouvrir le côté gauche du pont avant car c’est cette roue qui ne tourne plus, pour cela nous sortons tout le matériel et tous les outils nécessaires à cette manipulation, c’est tout à fait différent de faire cela dans le désert que tranquillement dans un atelier, croyez-moi !!! Le temps de déposer la roue et d’ôter les vis de fixation du moyeu avant gauche complet, nous tirons dessus pour l’enlever du pont. Et là, à notre grande surprise et joie, une bille du joint homocinétique tombe dans le sable : je ne pus me retenir de dire « nous sommes sauvés, c’est le joint qui a cassé et nous en avons un d’avance !!! » Nous décidons donc de tout démonter pour en changer mais la nuit commençant à tomber, nous installons le bivouac puis allons chercher du bois pour faire du feu afin de passer notre première nuit dans le désert dans les meilleures conditions possibles. Ce soir-là, une charmante petite gerbille est venu nous rendre visite afin de partager notre repas, ce n’est pas du tout farouche ces petites bêtes-là !!!
Mardi 30 octobre, nous avions prévu un réveil assez matinal afin de reprendre au plus vite le parcours de l’étape de la veille. La nuit a été plutôt fraiche et nous n’avons pas trop bien dormi, cela nous empêche pas d’avoir la pêche pour commencer le remontage. Notre atelier mécanique sera plus long que prévu de par l’inconfort de celui-ci, le manque d’outillage, le temps passé au nettoyage des pièces à remonter et à leur graissage en évitant d’y mettre du sable, très fin et volatile à cet endroit, tout compte fait ; nous serons prêts à repartir vers 16 heures. Le Toy est toujours planté, j’ai bien pris soin de dégager le dessous et d’installer les plaques sous les roues mais ne voulant pas forcer sur la mécanique, surtout le pont avant, nous n’arrivons pas à le dégager de sa posture. Après réflexion, nous décidons d’appeler un pote de Gilles qui est guide à Douz et qui a un HDJ 80 avec lequel il pourra nous tirer. Pas de chance, Jean-Marie (dit « Mamo) n’est pas sur Douz mais à 70 kms de là avec des clients, impossible pour lui de se déplacer par contre il nous donne les coordonnées de son mécano local qui saura nous trouver au beau milieu des dunes sans nos coordonnées GPS : exceptionnel !!! Après une trentaine de minutes d’attente, le Toy est sorti de son trou et nous voilà repartis sur Douz avec le mécano Riad et son pote Oualid pour faire la purge des freins car nous avions démonté l’étrier avant gauche. Nous en profitons pour essayer le pont avant et s’assurer de son bon fonctionnement : RAS, tout va bien, le Toy a retrouvé ses quatre roues motrices !!! Arrivés au garage, nous offrons un petit rafraichissement à nos sauveurs et un t-shirt souvenir avant de les quitter en leur remerciant et leur disant « à bientôt » !!! Malheureusement, la nuit est tombée depuis plus d’une heure et il est hors de question de repartir sur la trace de nuit. Gilles et moi irons profiter du confort d’un petit hôtel aux portes du désert, le Dar Khalifa, le patron nous offrant même un coca avant que nous prenions notre propre repas sur la terrasse de celui-ci. Ce fut une journée marquée par des rencontres inoubliables !!!
Mercredi 31 octobre, nous avons deux jours de retard sur la course et ne connaissons que les WP du lundi. Par contre, Jean-Pierre a réussi entre-temps à m’envoyer les coordonnées GPS des bivouacs du mercredi et jeudi soir avant de perdre toute possibilité de nous contacter par le réseau satellitaire. Après avoir réalisé le complément d’huile dans le pont avant à l’aide d’une bouteille en plastique et rencontré autour d’un bon café « Mamo » de retour, nous décidons d’essayer de rejoindre les autres aux coordonnées que nous avons malgré l’obligation de rouler en groupe et avec un guide local (règlementation existante pour le sud de la Tunisie). Ce sera une nouvelle journée inoubliable !!! Pour nous, il est maintenant urgent de rejoindre les autres et donc de ne plus prendre au plus court (hors-pistes) mais au plus rapide donc de faire un maximum de pistes afin de s’enfoncer dans le sud du désert. Les premières pistes sont assez roulantes dans de la petite végétation et quelquefois entre les cultures mais un vent de sable se lève à l’horizon et nous nous dirigeons vers lui si on veut rejoindre la course. Au bout d’une bonne heure, ca y est, nous sommes dans les dunes mais dans une tempête de sable qui ne permet qu’une visibilité à une centaine de mètres, nous continuons tout de même à progresser en essayant de suivre au mieux la piste qui devient de plus en plus inexistante. Nous décidons donc de rouler en hors-pistes en traversant plusieurs cordons de dunes, le sable est d’une magnifique blancheur, c’est très mauvais signe car c’est celui qui est le moins porteur, nous en aurons la confirmation quelques kilomètres plus tard en nous plantant dans une zone de sable très meuble. C’est la galère, il va falloir descendre du Toy dans la tempête pour pelleter et mettre les plaques. Nous y allons et mettrons une vingtaine de minutes pour nous en sortir en récupérant quelques kilos de sable dans les chaussures, vêtements, cheveux (si si je vous le jure malgré nos cheveux courts), etc... La météo ne s’arrange pas, je pars en éclaireur pour observer ce qui se présente à nous dans les prochaines centaines de mètres : les dunes sont de plus en plus hautes et le sable toujours aussi blanc et nous avons encore près de 100 km à faire !!! Nous décidons de rebrousser chemin afin de prendre une autre piste que nous avions vu sur l’écran du GPS qui se trouve plus à l’est. Au début assez agréable, cette piste devient vite de la tôle ondulée qui est très désagréable pour le Toy mais aussi pour l’équipage. Malgré notre bon rythme, la nuit tombe et nous n’avons pas encore rejoint l’objectif que nous nous étions fixé pour cette journée : rejoindre un puits (visible sur l’écran de notre GPS) qui se trouve au nord de Tembain (proche du parc national de Jebil). Nous y arriverons dans la soirée pour installer notre bivouac dans les dunes proches de ce puits ; à cet endroit règne une atmosphère de calme et de sérénité. Lors de la soirée près du feu, nous aurons la visite de notre premier scorpion du séjour, Gilles ne lui laissa pas le temps de repartir et le tua à coups de chaussures et de pelle pour être sûr !!!
Jeudi 1er novembre, nous sommes réveillés de bonne heure par des aboiements, ce qui nous fait sortir de la tente rapidement afin d’analyser ceux-ci. En fin de compte, la veille dans le noir nous nous sommes installés à quelques centaines de mètres de nomades. De notre position, nous voyons les enfants jouer dans le sable. Nous déjeunons, rangeons notre bivouac lorsque nous apercevons des femmes et des enfants venir vers nous. Ils se sont approchés avec méfiance mais voyant leur arrivée, j’avais préparé des biscuits, des bonbons, du thé, etc... à leur donner ce qui les a motivé à venir nous rencontrer. Ce fut une nouvelle fois un moment inoubliable pour nous, un pur moment de bonheur en ce début de journée. Après nos difficultés des jours précédents et aussi de par la nécessité de rouler avec un guide, nous décidons de ne pas descendre plus vers le sud et prenons la direction de Gsar Ghilane ou la course doit arriver samedi. Certes nous serons en avance sur eux mais voulons rester dans une légalité plus ou moins précaire car à chaque rencontre avec d’autres groupes de 4x4, leur guide respectif nous demandait ou était notre groupe et surtout notre guide !!! Nous remontons donc en visant l’oasis de Gsar Ghilane, très connue des touristes. Sur le parcours qui nous mènera à cet objectif nous rencontrerons nos premiers dromadaires en liberté et nous essayerons d’observer de loin les gazelles du parc de Jebil. Une tout autre rencontre nous a aussi été offerte, un camion de course qui effectuait des essais dans un cordon de dunes : assez impressionnant à voir de près !!! Cette journée fut plus calme que nos premières et nous a permis d’arriver de jour au fort de Gsar Ghilane près duquel nous avons trouvé un endroit de bivouac très agréable.
Vendredi 2 novembre, après une nuit très reposante, nous prenons la direction de l’oasis de Gsar Ghilane pour le visiter et voir ces fameuses sources d’eau chaude. La piste qui nous y amène passe à travers deux cordons de dunes très sympas à franchir et la vue sur l’oasis est très belle. Par contre, « la bassine » ou les touristes se baignent, entourée de cafés et de boutiques de souvenirs, ne nous a pas plu du tout, c’est vraiment un spot à touristes. Nous profiterons d’un des restaurants locaux pour déguster un bon couscous, nous ne pouvions pas quitter le pays sans y gouter quand même !!! Sur notre trajet entre le Toy et le resto, nous serons accostés par des français qui avaient repéré le Toy aux couleurs d’euro4x4parts, ils cherchaient des pièces et croyaient que nous étions de la maison. Nous avons longuement discuté avec eux de raids, mécanique, etc... Ensuite, nous avons fait une belle rencontre en la personne de Mahmoud, un vendeur d’une des boutiques avec lequel nous passerons le début d’après-midi à échanger sur nos vies respectives. Il n’était pas question que nous dormions en camping dans l’oasis, nous avons beaucoup apprécié nos précédents bivouacs et nous décidons donc de repartir dans le désert afin de trouver un nouvel endroit qui nous plaira. Après plusieurs kilomètres de pistes, nous suivons un cap à travers les dunes et nous nous installons dans un creux qui nous permettra d’être à l’abri aussi bien du vent que de la vue (nous voulons toujours rester discrets). A la tombée de la nuit, nous avons de nouveau le droit à une belle rencontre avec des dromadaires, toujours aussi calmes et avec une démarche tellement « tranquille ». Ce fut une soirée bien cool, avec une lune qui éclairait magnifiquement le désert et un nombre incalculable d’étoiles dans le ciel : spectacle à vivre seul dans le désert !!! Mais vers 21 heures, un scorpion décida de venir s’inviter à notre feu. Cette fois-ci Gilles me laissa le temps d’immortaliser cette visite avant de le tuer à coups de pelle et de le jeter dans le feu. Quelques minutes après nous avons encore eu la visite de deux de ses congénères qui finiront de la même façon. Ceci nous motiva à rejoindre notre tente afin de ne pas en rencontrer de nouveau.
Samedi 3 novembre, un réveil matinal pour profiter d’un splendide lever de soleil, d’ailleurs ce sera la plus belle journée de la semaine. Nous décidons de repartir sur Gsar Ghilane en nous disant que les autres concurrents arriveront peut-être aujourd’hui ainsi nous pourrons participer aux deux dernières étapes de l’Xtrem Desert Race. Pour cela, au lieu de prendre la piste nous tirons un azimut « sanglier » comme dirait Gilles (c’est à dire tout droit) pour rejoindre l’oasis. Une fois sur place, nous faisons une pause sur une terrasse pour boire un café, c’est à ce moment-là qu’un français nous accoste pour nous demander qui est Gilles Toche car il connait très bien l’ancien propriétaire du Toy de Gilles et l’avait vu en photos dans TLC-Mag. Que le monde est petit lorsque nous vivons des rencontres improbables comme celle-là. Ce français faisait partie d’un groupe de potes savoyards très sympas avec lesquels nous avons sympathisé tout de suite !!! En fin de journée, nous retournons voir notre nouvel ami Mahmoud qui nous invite à manger le soir, pas au restaurant mais il avait décidé de nous faire un couscous dans son arrière boutique, petite pièce de 5 m2 ou il vivait. Nous avons profité de cette invitation pour suivre pas à pas la préparation locale d’un bon couscous !!! Lorsque celui fut prêt à déguster, il débarrassa une partie de son étal devant sa boutique, et plaça des tapis et nous nous sommes mis à terre tous autour du même grand plat avec chacun une grande cuillère à la main : moment magique !!! Et ce qui est plus extraordinaire, c’est qu’à chaque pote qui passait devant sa boutique, il l’invitait à venir gouter son couscous, nous avons vu défiler pas moins de 5 ou 6 gars tous sympas vis à vis de nous, chacun avait quelque chose à nous raconter !!! L’un d’entre eux, nous expliqua ce qu’il ne faut pas faire lorsque l’on tue un scorpion : le mettre dans le feu car l’odeur attire les autres scorpions. Nous comprenons mieux ce que nous avions vécu la soirée précédente !!! Après ce bon repas, Mahmoud insista pour que nous dormions dans son magasin, il nous avait déjà installé des tapis au sol. Nous ne pouvions pas refuser et décidons d’aller chercher notre matériel de couchage dans le Toy, nous passerons cette nuit-là, une nuit mouvementée entre la fin de soirée un peu festive de Mahmoud (musique, etc...) et les appels téléphoniques d’un guide dormant aussi avec nous dans la boutique. Nous nous rappellerons aussi de son départ vers 6 heures du matin à bord de son pick-up en nous disant juste, à tout à l’heure !!!
Dimanche 4 novembre, ca y est, nous rentrons sur Douz pour normalement rejoindre les autres après avoir salué très chaleureusement notre hôte Mahmoud. Mais pour profiter du désert jusqu’au bout, nous décidons de prendre au plus court à travers les dunes plutôt que de suivre bêtement la piste. Encore de beaux passages à bord du Toy qui nous prouvent encore qu’il est fait pour cela. A mi-chemin, nous nous arrêtons pour notre dernier pique-nique dans le désert, et là surprise à la fin de celui-ci, nous voyons arriver des véhicules vers nous. En fin de compte, le guide de nos amis savoyards reconnaissant notre Toy nous croyait en panne, il est donc venu vers nous, l’occasion de discuter encore une fois avec ces gars super sympas. Ensuite, nous reprenons notre progression et visons le café La Porte du Désert pour y faire une pause afin de découvrir cet endroit original. Encore une fois, avec les couleurs de notre partenaire Euro4x4parts, des français nous ont demandé des pièces pour un Nissan Patrol, croyant que nous étions de la boutique !!! Ces nouvelles rencontres ont permis de belles discussions, échanges d’histoires vécues avant qu’ils ne repartent vers Gsar Ghilane. Nous décidons de reprendre une boisson fraiche avant de terminer par la trentaine de kilomètres de pistes sablonneuses qui nous séparent de Douz, et de nouveau nos amis savoyards nous rejoignent. « Allez », on se dit que ce sera la dernière fois, alors nous trinquons ensemble à notre semaine passée dans ce beau désert tunisien. Sur les derniers kilomètres, mon téléphone portable sonne, c’est Jean-Pierre qui m’annonce qu’ils arrivent eux aussi sur Douz pour la soirée, enfin des nouvelles des autres participants !!! Nous sommes impatients de les revoir afin d’écouter leurs aventures et d’expliquer les nôtres !!! Nous passerons la soirée et la nuit à l’hôtel Sahara de Douz dans une très bonne ambiance, nous irons nous coucher assez tard après les échanges d’expériences vécues des uns et des autres.
Lundi 5 novembre, un réveil assez matinal car nous avons près de 400 km de liaison pour rejoindre Hammamet. Afin que celle-ci soit plus agréable, Jean-Pierre nous fait prendre une très longue piste qui nous fera traverser les derniers cordons de dunes et nous fera arriver à Al-Hammah. Puis nous emprunterons la route en passant par Gabès puis Kairouan pour une arrivée nocturne à notre hôtel, Le Sultan, magnifique hôtel 5 étoiles en bord de mer ou nous profiterons de son confort et de son restaurant. La pause repas du midi se déroulera au bord de la route nationale où l’on trouve des « cabanes » où les locaux tuent et découpent en direct les moutons afin de nous faire cuire des côtes : très original et délicieux repas !!!
Mardi 6 novembre, après un petit déjeuner copieux à l’hôtel, nous décidons avec Gilles de rejoindre Tunis par les routes secondaires afin de profiter du pays jusqu’à la fin. Nous arriverons au port de La Goulette à l’heure de l’embarquement, le même scénario qu’à notre arrivée se met en place et nous embarquerons très péniblement après plus de 2h30 d’attente !!! Une fois à bord du bateau, nous avons la bonne surprise de voir qu’il est beaucoup plus beau que celui de l’aller, la traversée sera un mélange de repos, de nouvelles rencontres avec des personnes rencontrées sur les pistes cette semaine et d’échanges de photos avec les autres participants.
Mercredi 7 novembre, après une nuit très calme, nous passons la matinée sur le pont extérieur pour profiter au maximum du soleil et des beaux paysages des côtes françaises que nous approchons. Le débarquement se déroulera sans aucun retard et nous avons le pied sur le sol français à 14 heures, juste à la sortie du port, nous nous arrêtons pour saluer les autres participants avec lesquels nous avons vécu de très bons moments en début et fin de cette semaine en Tunisie. Sur la route du retour sur Istres, Gilles s’arrêtera chez Loxam (un de nos partenaires) afin de saluer ses collègues de travail et de raconter rapidement l’essentiel de nos aventures. Puis arrivés chez Gilles, nous vidons le Toy, trions le matériel et je fais mes valises pour le trajet retour dans le nord. Nous passerons une soirée bien sympa où nous racontons nos aventures à Christine et regardons les photos pour se remémorer tous ces très bons moments vécus.
Jeudi 8 novembre, après une bonne nuit de repos et un petit déjeuner copieux, Gilles et Christine me conduisent à la gare TGV d’Aix en Provence, je les quitte à 11 h 55 pour arriver à Calais à 18h30. Le temps de parcours me laissera le temps d’écrire ce petit résumé. A la descente du train, ma femme et mes trois fils m’attendent, c’est avec une grande joie que je les retrouve enfin. Que c’est bon de rentrer chez soi !!!
Nous terminons donc bon dernier de l’Xtrem Desert Race 2012 du fait de n’avoir participé à aucune des étapes mais nous pensons avoir vraiment vécu une superbe aventure humaine et mécanique. Et si une vraie amitié existait déjà avant entre nous, elle est beaucoup plus forte maintenant et nous savons que le Toy est prêt à affronter d’autres épreuves de ce genre. D’autres projets sont déjà à l’étude afin de renouveler cette expérience très enrichissante. A suivre...
Gilles et moi tenons de nouveau à remercier nos partenaires sans lesquels notre aventure n’aurait pas eu lieu : Euro4x4parts, Roycréations, VDS Concept, Handimat, Loxam, Enseignes et Néons, CRMI de la Bayanne, Yantex et TLC-Mag..."
De nombreuses photos seront bientôt en ligne...
Vous trouverez ci-dessus le résumé de nos aventures vécues sur l'Xtrem Desert Race 2012. Bonne lecture...
"Ce qui suit est le récit des aventures vécues par Stéphane Loyer et Gilles Toche sur ce raid de navigation organisé par Oraventure.
Ca y est, nous sommes le 26 octobre 2012, il est 7h25, je prends le train à Calais pour aller rejoindre Gilles à Istres, cela fait plusieurs mois que nous préparons ce projet : notre participation à l’Xtrem Desert Race Tunisie. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas mis les pieds dans un train, eh bien le constat est que je ne suis pas trop fait pour cela !!! Après quelques heures de trajet, j’arrive enfin à la gare d’Aix en Provence ou m’attend Gilles, quelle n’est pas ma surprise en découvrant la météo au moment de ma descente du TGV, il y a une pluie battante depuis quelques heures sur la région, une vraie tempête : moi qui pensais que dans le sud il y avait toujours du soleil !!! Notre trajet jusqu’Istres sera mémorable : torrents de boue sur la route, voitures coincées à cause de la hauteur d’eau sur la chaussée, etc... Une fois sur place, nous profitons de l’après-midi pour finir de charger le Toy des pièces mécaniques de remplacement, de ranger nos malles respectives avec nos effets personnels et nous terminons ensemble le stickage du 4x4 aux couleurs de nos partenaires. Le programme de la soirée : Gilles et Christine, son épouse, avaient invité les potes qui avaient aidé à la révision du Toy ces dernières semaines : ambiance très sympathique pour terminer cette longue journée.
Samedi 27 octobre, nous avons rendez-vous avec Jean-Pierre Balateau, l’organisateur de l’Xtrem Desert Race, au port à 8h30 afin de faire connaissance avant les formalités douanières et l’embarquement. Premiers tours de roues dans le Toy ensemble pour rejoindre Marseille, l’occasion de discuter de toutes ces heures de préparation pour en arriver là !!! Arrivés au port, notre première surprise fut de voir qu’il n’y avait que 3 véhicules participants partant de France, l’organisateur nous annonçant que des désistements de dernière minute ont eu lieu mais que des concurrents tunisiens nous attendent sur place. Avec Gilles, nous nous disons que cela ne change en rien ce que nous sommes venus chercher pendant cette semaine en Tunisie. L’embarquement prendra du retard, il parait que c’est habituel, et notre « vieux » bateau de la SNCM partira vers 13h30. Le début de la traversée sera l’occasion de rencontrer les autres participants français, des gars très sympas de la région lyonnaise roulant en Def 90 et en Jeep Wrangler puis d’écouter les recommandations et consignes de Jean-Pierre, l’organisateur. Il nous donnera aussi les way-points pour le premier jour de course à cette occasion.
Dimanche 28 octobre, après une traversée très chaotique et très longue car nous arriverons avec 3 ou 4 heures de retard à Tunis, nous débarquons enfin. Mais le plus difficile n’est pas encore derrière nous, il faut s’armer d’une très grande patience pour passer les contrôles douaniers tunisiens. Pour nous, cela ira assez vite grâce à un local qui nous guidera tout au long de ce périple, bien sûr, en nous demandant des « cadeaux » à la fin. Bref 45 minutes après nous sommes à la sortie du port, maintenant il faut attendre les autres car nous avions décidé de faire la liaison routière de 350 km ensemble. Nous avons attendu 2 heures en vain avant de prendre la route vers Gafsa, qui se fera sous une pluie torrentielle et une partie de nuit. Après une pause repas au bord de la route chez un petit restaurateur local, nous arrivons vers 21 heures à l’hôtel Jugurtha, nous prendrons un verre tous ensemble avant d’aller nous coucher pour être en forme pour la première journée de désert qui nous attend.
Lundi 29 octobre, ca y est, la course commence. Tout d’abord nous avons une liaison d’environ 160 km pour rejoindre le lieu de départ officiel. Nous traverserons à cette occasion le Chott El Jerid pour arriver vers 12h30 à Douz ou nous attendons les autres équipages. Et ce fut notre seconde surprise lorsque Jean-Pierre nous annonça qu’il n’y aura pas d’équipage tunisien et que nous serons finalement que 3 véhicules pour cette semaine de course : le podium sera d’autant plus facile à viser !!! Toujours avec la même envie et le même objectif, Gilles et moi prenons donc le départ de cette première étape à 14h30, elle doit nous conduire dans un ancien fort français après une petite boucle dans le désert en respectant le règlement de l’épreuve : passer par le maximum de way-points (WP) obligatoires donnés par l’organisation tout en faisant le minimum de kilomètres. Nous quittons donc la piste dès le départ pour passer à travers de petites dunes agrémentées d’une légère végétation basse. Je suis à une dizaine de mètres près la trace idéale donnée par notre GPS afin de rejoindre le premier WP obligatoire, les premiers kilomètres se passent sans encombre. Puis vint notre premier ensablement après une vingtaine de kilomètres, Gilles actionne les blocages de pont mais le compresseur qui doit les actionner ne se met pas en route et nous nous enfonçons encore un peu plus, « stop », Gilles ouvre le capot et je constate que le fusible de celui-ci à grillé. Après son remplacement, nous effectuons d’autres tentatives mais en vain nous sommes bien ensablés, ce n’est pas grave, cela sera notre première séance de pelletage et de mise en place des plaques de franchissement. 10 minutes plus tard, nous sommes sortis de ce piège et pouvons reprendre tranquillement notre progression à travers des dunes de plus en plus hautes et avec du sable de moins en moins porteur. Une dizaine de kilomètres plus loin, nous « tombons » dans un léger trou de sable blanc qui n’est pas du tout porteur, Gilles actionne les blocs (qui fonctionnent bien maintenant) et fait quelques aller-retour en avant et arrière pour essayer de sortir le Toy de là sans sortir les plaques. Puis d’un seul coup un claquement aussi court que sec se fait entendre dans le pont avant, Gilles et moi nous nous regardons et pensons à la casse d’un demi-arbre de transmission. De suite, Gilles m’annonce qu’il en a pas de secours dans le Toy, par contre, il a un joint homocinétique, « dommage » je lui répondis. Nous décidons donc d’ouvrir le côté gauche du pont avant car c’est cette roue qui ne tourne plus, pour cela nous sortons tout le matériel et tous les outils nécessaires à cette manipulation, c’est tout à fait différent de faire cela dans le désert que tranquillement dans un atelier, croyez-moi !!! Le temps de déposer la roue et d’ôter les vis de fixation du moyeu avant gauche complet, nous tirons dessus pour l’enlever du pont. Et là, à notre grande surprise et joie, une bille du joint homocinétique tombe dans le sable : je ne pus me retenir de dire « nous sommes sauvés, c’est le joint qui a cassé et nous en avons un d’avance !!! » Nous décidons donc de tout démonter pour en changer mais la nuit commençant à tomber, nous installons le bivouac puis allons chercher du bois pour faire du feu afin de passer notre première nuit dans le désert dans les meilleures conditions possibles. Ce soir-là, une charmante petite gerbille est venu nous rendre visite afin de partager notre repas, ce n’est pas du tout farouche ces petites bêtes-là !!!
Mardi 30 octobre, nous avions prévu un réveil assez matinal afin de reprendre au plus vite le parcours de l’étape de la veille. La nuit a été plutôt fraiche et nous n’avons pas trop bien dormi, cela nous empêche pas d’avoir la pêche pour commencer le remontage. Notre atelier mécanique sera plus long que prévu de par l’inconfort de celui-ci, le manque d’outillage, le temps passé au nettoyage des pièces à remonter et à leur graissage en évitant d’y mettre du sable, très fin et volatile à cet endroit, tout compte fait ; nous serons prêts à repartir vers 16 heures. Le Toy est toujours planté, j’ai bien pris soin de dégager le dessous et d’installer les plaques sous les roues mais ne voulant pas forcer sur la mécanique, surtout le pont avant, nous n’arrivons pas à le dégager de sa posture. Après réflexion, nous décidons d’appeler un pote de Gilles qui est guide à Douz et qui a un HDJ 80 avec lequel il pourra nous tirer. Pas de chance, Jean-Marie (dit « Mamo) n’est pas sur Douz mais à 70 kms de là avec des clients, impossible pour lui de se déplacer par contre il nous donne les coordonnées de son mécano local qui saura nous trouver au beau milieu des dunes sans nos coordonnées GPS : exceptionnel !!! Après une trentaine de minutes d’attente, le Toy est sorti de son trou et nous voilà repartis sur Douz avec le mécano Riad et son pote Oualid pour faire la purge des freins car nous avions démonté l’étrier avant gauche. Nous en profitons pour essayer le pont avant et s’assurer de son bon fonctionnement : RAS, tout va bien, le Toy a retrouvé ses quatre roues motrices !!! Arrivés au garage, nous offrons un petit rafraichissement à nos sauveurs et un t-shirt souvenir avant de les quitter en leur remerciant et leur disant « à bientôt » !!! Malheureusement, la nuit est tombée depuis plus d’une heure et il est hors de question de repartir sur la trace de nuit. Gilles et moi irons profiter du confort d’un petit hôtel aux portes du désert, le Dar Khalifa, le patron nous offrant même un coca avant que nous prenions notre propre repas sur la terrasse de celui-ci. Ce fut une journée marquée par des rencontres inoubliables !!!
Mercredi 31 octobre, nous avons deux jours de retard sur la course et ne connaissons que les WP du lundi. Par contre, Jean-Pierre a réussi entre-temps à m’envoyer les coordonnées GPS des bivouacs du mercredi et jeudi soir avant de perdre toute possibilité de nous contacter par le réseau satellitaire. Après avoir réalisé le complément d’huile dans le pont avant à l’aide d’une bouteille en plastique et rencontré autour d’un bon café « Mamo » de retour, nous décidons d’essayer de rejoindre les autres aux coordonnées que nous avons malgré l’obligation de rouler en groupe et avec un guide local (règlementation existante pour le sud de la Tunisie). Ce sera une nouvelle journée inoubliable !!! Pour nous, il est maintenant urgent de rejoindre les autres et donc de ne plus prendre au plus court (hors-pistes) mais au plus rapide donc de faire un maximum de pistes afin de s’enfoncer dans le sud du désert. Les premières pistes sont assez roulantes dans de la petite végétation et quelquefois entre les cultures mais un vent de sable se lève à l’horizon et nous nous dirigeons vers lui si on veut rejoindre la course. Au bout d’une bonne heure, ca y est, nous sommes dans les dunes mais dans une tempête de sable qui ne permet qu’une visibilité à une centaine de mètres, nous continuons tout de même à progresser en essayant de suivre au mieux la piste qui devient de plus en plus inexistante. Nous décidons donc de rouler en hors-pistes en traversant plusieurs cordons de dunes, le sable est d’une magnifique blancheur, c’est très mauvais signe car c’est celui qui est le moins porteur, nous en aurons la confirmation quelques kilomètres plus tard en nous plantant dans une zone de sable très meuble. C’est la galère, il va falloir descendre du Toy dans la tempête pour pelleter et mettre les plaques. Nous y allons et mettrons une vingtaine de minutes pour nous en sortir en récupérant quelques kilos de sable dans les chaussures, vêtements, cheveux (si si je vous le jure malgré nos cheveux courts), etc... La météo ne s’arrange pas, je pars en éclaireur pour observer ce qui se présente à nous dans les prochaines centaines de mètres : les dunes sont de plus en plus hautes et le sable toujours aussi blanc et nous avons encore près de 100 km à faire !!! Nous décidons de rebrousser chemin afin de prendre une autre piste que nous avions vu sur l’écran du GPS qui se trouve plus à l’est. Au début assez agréable, cette piste devient vite de la tôle ondulée qui est très désagréable pour le Toy mais aussi pour l’équipage. Malgré notre bon rythme, la nuit tombe et nous n’avons pas encore rejoint l’objectif que nous nous étions fixé pour cette journée : rejoindre un puits (visible sur l’écran de notre GPS) qui se trouve au nord de Tembain (proche du parc national de Jebil). Nous y arriverons dans la soirée pour installer notre bivouac dans les dunes proches de ce puits ; à cet endroit règne une atmosphère de calme et de sérénité. Lors de la soirée près du feu, nous aurons la visite de notre premier scorpion du séjour, Gilles ne lui laissa pas le temps de repartir et le tua à coups de chaussures et de pelle pour être sûr !!!
Jeudi 1er novembre, nous sommes réveillés de bonne heure par des aboiements, ce qui nous fait sortir de la tente rapidement afin d’analyser ceux-ci. En fin de compte, la veille dans le noir nous nous sommes installés à quelques centaines de mètres de nomades. De notre position, nous voyons les enfants jouer dans le sable. Nous déjeunons, rangeons notre bivouac lorsque nous apercevons des femmes et des enfants venir vers nous. Ils se sont approchés avec méfiance mais voyant leur arrivée, j’avais préparé des biscuits, des bonbons, du thé, etc... à leur donner ce qui les a motivé à venir nous rencontrer. Ce fut une nouvelle fois un moment inoubliable pour nous, un pur moment de bonheur en ce début de journée. Après nos difficultés des jours précédents et aussi de par la nécessité de rouler avec un guide, nous décidons de ne pas descendre plus vers le sud et prenons la direction de Gsar Ghilane ou la course doit arriver samedi. Certes nous serons en avance sur eux mais voulons rester dans une légalité plus ou moins précaire car à chaque rencontre avec d’autres groupes de 4x4, leur guide respectif nous demandait ou était notre groupe et surtout notre guide !!! Nous remontons donc en visant l’oasis de Gsar Ghilane, très connue des touristes. Sur le parcours qui nous mènera à cet objectif nous rencontrerons nos premiers dromadaires en liberté et nous essayerons d’observer de loin les gazelles du parc de Jebil. Une tout autre rencontre nous a aussi été offerte, un camion de course qui effectuait des essais dans un cordon de dunes : assez impressionnant à voir de près !!! Cette journée fut plus calme que nos premières et nous a permis d’arriver de jour au fort de Gsar Ghilane près duquel nous avons trouvé un endroit de bivouac très agréable.
Vendredi 2 novembre, après une nuit très reposante, nous prenons la direction de l’oasis de Gsar Ghilane pour le visiter et voir ces fameuses sources d’eau chaude. La piste qui nous y amène passe à travers deux cordons de dunes très sympas à franchir et la vue sur l’oasis est très belle. Par contre, « la bassine » ou les touristes se baignent, entourée de cafés et de boutiques de souvenirs, ne nous a pas plu du tout, c’est vraiment un spot à touristes. Nous profiterons d’un des restaurants locaux pour déguster un bon couscous, nous ne pouvions pas quitter le pays sans y gouter quand même !!! Sur notre trajet entre le Toy et le resto, nous serons accostés par des français qui avaient repéré le Toy aux couleurs d’euro4x4parts, ils cherchaient des pièces et croyaient que nous étions de la maison. Nous avons longuement discuté avec eux de raids, mécanique, etc... Ensuite, nous avons fait une belle rencontre en la personne de Mahmoud, un vendeur d’une des boutiques avec lequel nous passerons le début d’après-midi à échanger sur nos vies respectives. Il n’était pas question que nous dormions en camping dans l’oasis, nous avons beaucoup apprécié nos précédents bivouacs et nous décidons donc de repartir dans le désert afin de trouver un nouvel endroit qui nous plaira. Après plusieurs kilomètres de pistes, nous suivons un cap à travers les dunes et nous nous installons dans un creux qui nous permettra d’être à l’abri aussi bien du vent que de la vue (nous voulons toujours rester discrets). A la tombée de la nuit, nous avons de nouveau le droit à une belle rencontre avec des dromadaires, toujours aussi calmes et avec une démarche tellement « tranquille ». Ce fut une soirée bien cool, avec une lune qui éclairait magnifiquement le désert et un nombre incalculable d’étoiles dans le ciel : spectacle à vivre seul dans le désert !!! Mais vers 21 heures, un scorpion décida de venir s’inviter à notre feu. Cette fois-ci Gilles me laissa le temps d’immortaliser cette visite avant de le tuer à coups de pelle et de le jeter dans le feu. Quelques minutes après nous avons encore eu la visite de deux de ses congénères qui finiront de la même façon. Ceci nous motiva à rejoindre notre tente afin de ne pas en rencontrer de nouveau.
Samedi 3 novembre, un réveil matinal pour profiter d’un splendide lever de soleil, d’ailleurs ce sera la plus belle journée de la semaine. Nous décidons de repartir sur Gsar Ghilane en nous disant que les autres concurrents arriveront peut-être aujourd’hui ainsi nous pourrons participer aux deux dernières étapes de l’Xtrem Desert Race. Pour cela, au lieu de prendre la piste nous tirons un azimut « sanglier » comme dirait Gilles (c’est à dire tout droit) pour rejoindre l’oasis. Une fois sur place, nous faisons une pause sur une terrasse pour boire un café, c’est à ce moment-là qu’un français nous accoste pour nous demander qui est Gilles Toche car il connait très bien l’ancien propriétaire du Toy de Gilles et l’avait vu en photos dans TLC-Mag. Que le monde est petit lorsque nous vivons des rencontres improbables comme celle-là. Ce français faisait partie d’un groupe de potes savoyards très sympas avec lesquels nous avons sympathisé tout de suite !!! En fin de journée, nous retournons voir notre nouvel ami Mahmoud qui nous invite à manger le soir, pas au restaurant mais il avait décidé de nous faire un couscous dans son arrière boutique, petite pièce de 5 m2 ou il vivait. Nous avons profité de cette invitation pour suivre pas à pas la préparation locale d’un bon couscous !!! Lorsque celui fut prêt à déguster, il débarrassa une partie de son étal devant sa boutique, et plaça des tapis et nous nous sommes mis à terre tous autour du même grand plat avec chacun une grande cuillère à la main : moment magique !!! Et ce qui est plus extraordinaire, c’est qu’à chaque pote qui passait devant sa boutique, il l’invitait à venir gouter son couscous, nous avons vu défiler pas moins de 5 ou 6 gars tous sympas vis à vis de nous, chacun avait quelque chose à nous raconter !!! L’un d’entre eux, nous expliqua ce qu’il ne faut pas faire lorsque l’on tue un scorpion : le mettre dans le feu car l’odeur attire les autres scorpions. Nous comprenons mieux ce que nous avions vécu la soirée précédente !!! Après ce bon repas, Mahmoud insista pour que nous dormions dans son magasin, il nous avait déjà installé des tapis au sol. Nous ne pouvions pas refuser et décidons d’aller chercher notre matériel de couchage dans le Toy, nous passerons cette nuit-là, une nuit mouvementée entre la fin de soirée un peu festive de Mahmoud (musique, etc...) et les appels téléphoniques d’un guide dormant aussi avec nous dans la boutique. Nous nous rappellerons aussi de son départ vers 6 heures du matin à bord de son pick-up en nous disant juste, à tout à l’heure !!!
Dimanche 4 novembre, ca y est, nous rentrons sur Douz pour normalement rejoindre les autres après avoir salué très chaleureusement notre hôte Mahmoud. Mais pour profiter du désert jusqu’au bout, nous décidons de prendre au plus court à travers les dunes plutôt que de suivre bêtement la piste. Encore de beaux passages à bord du Toy qui nous prouvent encore qu’il est fait pour cela. A mi-chemin, nous nous arrêtons pour notre dernier pique-nique dans le désert, et là surprise à la fin de celui-ci, nous voyons arriver des véhicules vers nous. En fin de compte, le guide de nos amis savoyards reconnaissant notre Toy nous croyait en panne, il est donc venu vers nous, l’occasion de discuter encore une fois avec ces gars super sympas. Ensuite, nous reprenons notre progression et visons le café La Porte du Désert pour y faire une pause afin de découvrir cet endroit original. Encore une fois, avec les couleurs de notre partenaire Euro4x4parts, des français nous ont demandé des pièces pour un Nissan Patrol, croyant que nous étions de la boutique !!! Ces nouvelles rencontres ont permis de belles discussions, échanges d’histoires vécues avant qu’ils ne repartent vers Gsar Ghilane. Nous décidons de reprendre une boisson fraiche avant de terminer par la trentaine de kilomètres de pistes sablonneuses qui nous séparent de Douz, et de nouveau nos amis savoyards nous rejoignent. « Allez », on se dit que ce sera la dernière fois, alors nous trinquons ensemble à notre semaine passée dans ce beau désert tunisien. Sur les derniers kilomètres, mon téléphone portable sonne, c’est Jean-Pierre qui m’annonce qu’ils arrivent eux aussi sur Douz pour la soirée, enfin des nouvelles des autres participants !!! Nous sommes impatients de les revoir afin d’écouter leurs aventures et d’expliquer les nôtres !!! Nous passerons la soirée et la nuit à l’hôtel Sahara de Douz dans une très bonne ambiance, nous irons nous coucher assez tard après les échanges d’expériences vécues des uns et des autres.
Lundi 5 novembre, un réveil assez matinal car nous avons près de 400 km de liaison pour rejoindre Hammamet. Afin que celle-ci soit plus agréable, Jean-Pierre nous fait prendre une très longue piste qui nous fera traverser les derniers cordons de dunes et nous fera arriver à Al-Hammah. Puis nous emprunterons la route en passant par Gabès puis Kairouan pour une arrivée nocturne à notre hôtel, Le Sultan, magnifique hôtel 5 étoiles en bord de mer ou nous profiterons de son confort et de son restaurant. La pause repas du midi se déroulera au bord de la route nationale où l’on trouve des « cabanes » où les locaux tuent et découpent en direct les moutons afin de nous faire cuire des côtes : très original et délicieux repas !!!
Mardi 6 novembre, après un petit déjeuner copieux à l’hôtel, nous décidons avec Gilles de rejoindre Tunis par les routes secondaires afin de profiter du pays jusqu’à la fin. Nous arriverons au port de La Goulette à l’heure de l’embarquement, le même scénario qu’à notre arrivée se met en place et nous embarquerons très péniblement après plus de 2h30 d’attente !!! Une fois à bord du bateau, nous avons la bonne surprise de voir qu’il est beaucoup plus beau que celui de l’aller, la traversée sera un mélange de repos, de nouvelles rencontres avec des personnes rencontrées sur les pistes cette semaine et d’échanges de photos avec les autres participants.
Mercredi 7 novembre, après une nuit très calme, nous passons la matinée sur le pont extérieur pour profiter au maximum du soleil et des beaux paysages des côtes françaises que nous approchons. Le débarquement se déroulera sans aucun retard et nous avons le pied sur le sol français à 14 heures, juste à la sortie du port, nous nous arrêtons pour saluer les autres participants avec lesquels nous avons vécu de très bons moments en début et fin de cette semaine en Tunisie. Sur la route du retour sur Istres, Gilles s’arrêtera chez Loxam (un de nos partenaires) afin de saluer ses collègues de travail et de raconter rapidement l’essentiel de nos aventures. Puis arrivés chez Gilles, nous vidons le Toy, trions le matériel et je fais mes valises pour le trajet retour dans le nord. Nous passerons une soirée bien sympa où nous racontons nos aventures à Christine et regardons les photos pour se remémorer tous ces très bons moments vécus.
Jeudi 8 novembre, après une bonne nuit de repos et un petit déjeuner copieux, Gilles et Christine me conduisent à la gare TGV d’Aix en Provence, je les quitte à 11 h 55 pour arriver à Calais à 18h30. Le temps de parcours me laissera le temps d’écrire ce petit résumé. A la descente du train, ma femme et mes trois fils m’attendent, c’est avec une grande joie que je les retrouve enfin. Que c’est bon de rentrer chez soi !!!
Nous terminons donc bon dernier de l’Xtrem Desert Race 2012 du fait de n’avoir participé à aucune des étapes mais nous pensons avoir vraiment vécu une superbe aventure humaine et mécanique. Et si une vraie amitié existait déjà avant entre nous, elle est beaucoup plus forte maintenant et nous savons que le Toy est prêt à affronter d’autres épreuves de ce genre. D’autres projets sont déjà à l’étude afin de renouveler cette expérience très enrichissante. A suivre...
Gilles et moi tenons de nouveau à remercier nos partenaires sans lesquels notre aventure n’aurait pas eu lieu : Euro4x4parts, Roycréations, VDS Concept, Handimat, Loxam, Enseignes et Néons, CRMI de la Bayanne, Yantex et TLC-Mag..."
De nombreuses photos seront bientôt en ligne...
Dernière édition par stef le Jeu 22 Nov 2012 - 17:03, édité 1 fois
Re: Xtrem Desert Race Tunisie 2012 : nos aventures
une bien belle aventure!!
max74- petit aventurier
- Messages : 1486
Date d'inscription : 21/12/2011
Age : 46
Localisation : annecy 74
Re: Xtrem Desert Race Tunisie 2012 : nos aventures
une bien belle aventure felicitations a vous 2
dub74- 4x4treux
- Messages : 2107
Date d'inscription : 18/03/2012
Age : 37
Localisation : Bonneville la yaute
Re: Xtrem Desert Race Tunisie 2012 : nos aventures
Vraiment de partagé votre aventure avec nous
tdm74- petit aventurier
- Messages : 1296
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Age : 38
Localisation : La Yaute
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